Paulo Coelho

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Édition nº 185 – Septième et dernière vertu cardinale : l’équilibre

Author: Paulo Coelho

Avec cette colonne, nous terminons la série des sept vertus cardinales, composées de trois vertus théologiques (Foi, Espoir, Amour) et quatre vertus classiques (Sagesse, Justice, Courage et Équilibre).

Selon le Nouveau Testament (qui semble ne pas íªtre vraiment en accord avec cette vertu) : Ainsi parle l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le principe de la création de Dieu. Je sais tes Å“uvres : tu n’es ni froid ni bouillant. Que n’es-tu froid ou bouillant ! Mais parce que tu es tiède, et non froid ou bouillant, je vais te vomir de ma bouche. (Apocalypse 3, 14-16)

Dans une histoire zen : une bouddhiste fervente s’efforí§ait de développer son amour du prochain. Mais chaque fois qu’elle allait au marché, un commerí§ant lui faisait des propositions indécentes.

Un matin pluvieux, quand l’homme l’importuna une fois de plus, elle perdit le contrí´le et le blessa au visage d’un coup de parapluie. L’après-midi míªme, elle alla trouver un moine et lui rapporta l’affaire.

« J’ai honte, dit-elle. Je n’ai pas réussi í  contrí´ler ma haine.

– Tu as mal agi en le haí¯ssant, répondit le moine. La prochaine fois qu’il dira quelque chose, remplis ton cÅ“ur de bonté. Et frappe le encore avec ton parapluie, parce qu’il ne comprend que ce langage. »

Le Jour du Pardon des juifs : Le jour de Yom Kippour, le rabbin Elimelek de Lisensk emmena ses disciples jusqu’í  l’atelier d’un maí§on. « Regardez le comportement de cet homme, dit-il. Parce qu’il s’entend bien avec le Seigneur. »

Sans remarquer qu’il était observé, le maí§on termina ses occupations et alla í  la feníªtre. Il retira deux bouts de papier de sa poche et les leva vers le ciel, disant :

« Seigneur, sur une feuille, j’ai inscrit la liste de mes péchés. Je me suis trompé, et je n’ai pas de raison de cacher que je T’ai offensé plusieurs fois. Mais sur l’autre papier se trouve le rapport de Tes péchés envers moi. Tu as exigé de moi plus que le nécessaire, Tu m’as fait vivre des moments difficiles et Tu m’as fait souffrir. Si nous comparons les deux listes, Tu as, Seigneur, une dette envers moi. Mais comme aujourd’hui c’est le Jour du Pardon, Tu me pardonnes, je Te pardonne, et nous poursuivrons ensemble notre chemin pour un an de plus. »

Dans une histoire islamique : Muhammad ib Suqah raconte l’histoire d’Abdullah et Mansur, deux fidèles musulmans. Un jour, Abdullah appela son ami í  l’aide.

Le temps passa, et aucune aide ne lui fut apportée. Un jour, Mansur demanda : « Mon frère, tu m’as demandé de l’aide et je n’ai rien fait. Pourtant, tu ne sembles pas en íªtre irrité.

– Nous sommes amis depuis longtemps. J’ai appris í  t’aimer avant d’avoir besoin d’une faveur, répondit Abdullah. Et je peux continuer í  t’aimer, míªme si tu ne réponds pas í  ma demande. »

Mansur répondit : « Je n’ai pas répondu í  ta demande parce que je voulais connaí®tre la force de ton désir. J’ai vu que cette force était plus grande que la discorde et la haine ; demain tu auras ce que tu as demandé. »

ET POUR TERMINER CETTE SÉRIE AVEC UN PEU D’HUMOUR

Selon un vieux couple : Ils prenaient tous les deux le café le jour de leurs Noces d’or. La femme beurra la partie croquante du pain, et elle la tendit í  son mari, gardant la mie. « Tu as toujours aimé manger la meilleure partie », pensa-t-elle en elle-míªme. « Mais je t’aime, et pendant ces cinquante ans, j’ai tí¢ché de me contrí´ler et je t’ai donné la mie. Aujourd’hui, j’aimerais satisfaire mon désir. »

í€ sa surprise, un sourire apparut sur le visage de son mari. « Merci pour ce cadeau ! Pendant cinquante ans, j’ai toujours voulu manger la croí»te du pain. Mais pour maintenir l’harmonie dans notre mariage, comme tu l’aimais toujours tellement, je n’ai jamais osé demander. »

Selon un couple plus jeune : Le mari reí§ut de son épouse í  Noí«l deux belles cravates. Satisfait, il mit son meilleur costume, choisit une des cravates qu’elle venait de lui offrir et l’invita í  dí®ner dehors. Pendant qu’ils mangeaient, il constata que son épouse paraissait très triste.

« Mon chéri, je me sens anxieuse et déséquilibrée, dit-elle après un long silence. Pourquoi portes-tu cette cravate ? L’autre ne t’a-t-elle pas plu ? »

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