Stories & Reflections
Je suis en plein cÅ“ur de la Sibérie. Parfois je me suis interrogé pour la millième fois í propos de ces 90 jours de pèlerinage qui commémorent les 20 ans de mon pèlerinage í Saint-Jacques. Quand j’étais í Sofia, j’ai pensé í renoncer í ce voyage, mais maintenant je suis content d’avoir continué ; malgré le fait que je n’arrive pas í écrire dans le train í cause des secousses constantes du wagon au moins je peux prendre des notes puis les mettre dans mon ordinateur quand j’arrive dans une ville avec connexion internet. Comme í§a, les personnes qui suivent ce blog, peuvent mieux comprendre mon état d’esprit.
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Une des personnes dans le train me montre une prière qu’elle dit avoir été trouvée parmi les affaires d’un Juif qui fut exécuté dans un camp de concentration :
« Seigneur : quand Vous viendrez dans Votre gloire, ne vous souvenez pas seulement des hommes de bonne volonté mais aussi de ceux de mauvaise volonté.
Et, lors du jour du Jugement Dernier, ne vous souvenez pas seulement des cruautés, des sévices et des violences pratiquées : souvenez-vous aussi des fruits que nous avons produits í cause de ce qui nous a été fait. Souvenez-vous de la patience, du courage, de la solidarité, de l’humilité, de la grandeur d’esprit et de la fidélité que nos bourreaux ont fini par réveiller dans nos í¢mes.
Permettez ainsi, Seigneur, que les fruits que nous avons produits puissent servir í sauver les í¢mes des hommes de mauvaise volonté. »
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J’ai besoin de vivre toutes les grí¢ces que Dieu m’a données aujourd’hui. La grí¢ce ne peut pas íªtre économisée. Il n’existe pas de banque oí¹ nous pouvons déposer les grí¢ces que nous recevons pour les utiliser après selon notre volonté. Si nous ne profitons pas de nos bénédictions, nous les perdrons irrémédiablement.
Dieu sait que nous sommes des artistes de la vie. Un jour il nous donne le burin pour qu’on fasse des sculptures, le lendemain les pinceaux et la toile, puis après une plume pour qu’on puisse écrire. Mais jamais nous n’arriverons í utiliser le burin sur une toile ou des plumes sur les sculptures. A chaque jour son miracle. J’ai besoin d’accepter les bénédictions d’aujourd’hui pour créer ce que j’ai, si je fais cela avec détachement et sans culpabilité, demain je recevrai plus.
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La vie est comme une longue course de bicyclettes – l’objectif étant d’accomplir la légende personnelle.
Lors du départ, nous sommes tous ensembles – partageant la camaraderie et l’enthousiasme. Mais, au fur et í mesure que la course progresse, la joie initiale fait place aux vrais défis : la fatigue, la monotonie, les doutes sur sa propre capacité.
Nous remarquons que certains de nos amis ont renoncé face au défi – ils pédalent toujours mais simplement parce qu’ils ne peuvent pas s’arríªter au milieu du chemin, ils sont nombreux, ils pédalent í cí´té de la voiture d’appui, ils parlent entre eux et accomplissent une obligation.
Nous finissons par les distancer ; puis, nous sommes obligés de faire face í la solitude, aux surprises que recèlent les virages inconnus, aux problèmes de notre bicyclette. Puis, au bout d’un certain moment, nous commení§ons í nous demander si un tel effort vaut la peine.
Oui, il vaut la peine. Il faut simplement ne pas renoncer. Après tout, si nous arríªtons de pédaler, nous finirons par tomber.
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De toutes les puissantes armes de destruction que l’homme a été capable d’inventer, la plus terrible – et la plus lí¢che – est la parole.
Les dagues et les armes de feu laissent des traces sanglantes. Les bombes détruisent des immeubles et des rues. Les poisons finissent toujours pas íªtre détectés.
Mais la parole destructrice arrive í éveiller le Mal sans laisser de traces. Les enfants sont conditionnés pendant des années par leurs parents, les artistes sont critiqués impitoyablement, les femmes sont systématiquement massacrées par les commentaires de leurs maris, les fidèles sont maintenus í distance de la religion par ceux qui se jugent capables d’interpréter la voix de Dieu.
Essayez de voir si vous utilisez cette arme. Essayez de voir si quelqu’un utilise cette arme sur vous. Et ne permettez aucune de ces deux choses.
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Dans un de ses rares écrits, le sage sufi Hafik commente l’idée de Voyage :
« Acceptez avec sagesse le fait que le Chemin est plein de contradictions. Plusieurs fois le Chemin se nie lui-míªme, incitant ainsi le voyageur í découvrir ce qui existe au-delí du prochain virage.
Si deux compagnons de route suivent la míªme méthode, cela veut dire que l’un d’eux fait fausse route. Parce qu’il n’y a pas de formules pour atteindre la vérité du Chemin et chacun a besoin de prendre des risques pour ses propres pas. Seuls les ignorants cherchent í imiter le comportement des autres. Les hommes intelligents ne perdent pas leur temps avec cela, et développent leurs capacités personnelles. Ils savent qu’il n’existe pas deux feuilles pareilles dans une foríªt de cent mille arbres. Ils savent qu’il n’existe pas deux voyages identiques dans le míªme Chemin. »
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Des proverbes de Sibérie (mais que je crois íªtre universels)
Si vous ne pouvez pas íªtre une étoile au firmament, soyez une lampe chez vous.
Après la mort, le sage reste vivant malgré son corps réduit en cendres. Mais l’ignorant, míªme vivant, est déjí mort.
L’amour est une maladie de laquelle personne ne veut se guérir. Celui qui a été attaqué par elle n’essaye pas de se rétablir, et celui qui en souffre ne désire pas íªtre guéri.
Quand vous voyez deux dragons s’affrontant, restez distant et n’essayez pas de les pacifier ; ils peuvent se faire une tríªve pour vous attaquer.
Le prochain texte sera mis en ligne le 1 Juin 2006
P.S: Cher lecteur,
Pendant ce cheminement, qui remplit mon í¢me d’expériences très intéressantes, un des moments les plus magiques c’est lorsque, le soir venu, je lis les commentaires sur le blog. Míªme si je ne peux pas vous répondre í tous, je veux que vous sachiez qu’il est très important pour moi de savoir que je ne suis pas seul sur ce chemin. Merci beaucoup de votre soutien et pour les mots et les idées qui maintenant sont inscrites dans mon coeur.
Paulo Coelho
Estoy en pleno corazón de Siberia. En algunos momentos me pregunté por milésima vez sobre estos 90 días de peregrinaje para conmemorar los 20 años de mi peregrinación al Camino de Santiago. Cuando estaba en Sofía pensé en desistir y ahora estoy contento de haber seguido adelante, aunque no consiga escribir en el tren por causa del continuo balanceo del vagón, puedo por lo menos anotar algunas cosas y colocarlas en la computadora cuando llegue a la primera ciudad con conexión a internet. Así las personas que estén siguiendo este blog, tendrán como entender mejor mi estado de espíritu.
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Una de las personas en el tren me muestra una oración que, según ella, fue encontrada entre los objetos personales de un judío, muerto en un campo de concentración:
“Señor : cuando vengas en Tu gloria, no Te acuerdes apenas de los hombres de buena voluntad; recuerda también a los hombres de mala voluntad.
“Y, en el día del Juicio, no Te acuerdes apenas de las crueldades, sevicias y violencias que ellos practicaron; recuerda también los frutos que producimos por causa de lo que ellos nos hicieron. Recuerda la paciencia, el coraje, la confraternidad, la humildad, la grandeza de alma y la fidelidad que nuestros verdugos terminaron por despertar en nuestras almas.
“Permite entonces Señor, que nuestros frutos puedan servir para salvar las almas de los hombres de mala voluntad”.
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Preciso vivir todas las gracias que Dios me dio hoy. La gracia no puede ser economizada. No existe un banco donde depositamos las gracias recibidas para utilizarlas de acuerdo con nuestra voluntad. Si no me beneficio de ellas ahora, las perderé irremediablemente.
Dios sabe que somos artistas de la vida. Un día nos da un formón para esculturas, otro día pinceles y tela, otro día nos da una pluma para escribir . Pero jamás conseguiremos usar formón en telas, o plumas en esculturas. A cada día su milagro. Necesito aceptar las bendiciones de hoy para crear lo que tengo, si hago eso con desapego y sin culpa, mañana recibiré más.
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La vida es como una gran carrera en bicicleta – cuya meta es cumplir la Leyenda Personal.
A la larga estamos juntos – compartiendo camaradería y entusiasmo. Pero a medida que la carrera avance, la alegría del comienzo da lugar a los verdaderos desafíos: el cansancio, la monotonía, las dudas sobre la propia capacidad.
Reparamos en que algunos amigos desistieron del desafío – todavía están corriendo, pero sólo porque no pueden parar en medio de la carretera; ellos son numerosos, pedalean al lado del coche de apoyo, conversan entre sí, cumplen con una obligación.
Terminamos por distanciarnos de ellos y entonces nos vemos obligados a enfrentarnos a la soledad, las sorpresas con las curvas desconocidas, los problemas con la bicicleta y, al cabo de algún tiempo, nos empezamos a preguntar si valdrá la pena tanto esfuerzo.
Sí, vale la pena, es solamente no desistir.
Además, porque si paramos de pedalar, terminaremos cayendo.
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De todas las poderosas armas de destrucción que el hombre ha sido capaz de inventar, la más terrible – y la más cobarde – es la palabra.
Puñales y armas de fuego dejan vestigios de sangre. Bombas estremecen edificios y calles. Venenos acaban siendo detectados.
Pero la palabra destructiva consigue despertar el Mal sin dejar pistas. Los niños son condicionados durante años por los padres, artistas son criticados sin piedad, mujeres son sistemáticamente masacradas por los comentarios de sus maridos, fieles son mantenidos lejos de la religión por aquellos que se juzgan capaces de interpretar la voz de Dios.
Trata de ver si estás utilizando esta arma. Ve si están utilizando esta arma contigo y no permitas ni lo uno ni lo otro.
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En uno de sus raros escritos, el sabio sufí Hafik comenta la idea del Viaje:
“Acepta con sabiduría el hecho de que el Camino está lleno de contradicciones. El Camino muchas veces se niega a sí mismo, para estimular al viajero a descubrir lo que existe más allá de la próxima curva.
” Si dos compañeros de jornada están siguiendo el mismo método, esto significa que uno de ellos está en la pista falsa. Porque no hay fórmulas para alcanzar la verdad del Camino y cada uno necesita correr los riesgos de sus propios pasos.
“Sólo los ignorantes tratan de imitar el comportamiento de los otros. Los hombres inteligentes no pierden su tiempo con esto y desarrollan sus habilidades personales; saben que no existen dos hojas iguales en un bosque de cien mil árboles. No existen dos viajes iguales en el mismo Camino.”
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Proverbios de Siberia (pero que – yo creo – son universales)
Si no puedes ser una estrella en el cielo, sé una lámpara en tu casa.
Después de la muerte el sabio continúa vivo aunque su cuerpo haya sido reducido a cenizas. Pero el ignorante, aun vivo, ya está muerto.
El amor es una enfermedad de la cual nadie quiere librarse. Quien fue atacado por ella no busca restablecerse y quien sufre no desea ser curado.
Cuando veas dos dragones peleando, quédate lejos y no busques pacificarlos; ellos pueden hacer las paces y terminar atacándote.
Traducción: María Angélica La Valle de Uranga
Próximo texto: 01.06.06.
P.S: Caro lector,
En este camino que me está llenando el espíritu con experiencias interesantísimas, uno de los momentos más mágicos es cuando, durante la noche, puedo leer sus cometarios en el blog. Mismo que no pueda responder a todos, quiero que sepan que es muy importante para mi saber que no estoy solo en este camino. Muchas gracias por su soporte y por las palabras e ideas que seguirán grabadas en mí corazón.
Paulo Coelho
Estou em pleno coraí§í£o da Sibéria. Em alguns momentos, perguntei a mim mesmo pela milésima vez sobre estes 90 dias de peregrinaí§í£o para comemorar os 20 anos de minha peregrinaí§í£o ao Caminho de Santiago. Quando estava em Sofia, pensei em desistir, e agora estou contente porque segui adiante; embora ní£o consiga escrever no trem por causa do constante balaní§o do vagí£o, posso pelo menos anotar algumas coisas, e colocar no computador quando chegar em alguma cidade com conexí£o pela internet. Assim, as pessoas que estiverem acompanhando este blog, terí£o como entender melhor meu estado de espírito.
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Uma das pessoas no trem me mostra uma oraí§í£o que, segundo ela, foi encontrada entre os pertences pessoais de um judeu, morto num campo de concentraí§í£o:
“Senhor: quando vieres na Tua glória, ní£o te lembres apenas dos homens de boa vontade; lembra-Te também dos homens de má vontade.
E, no dia do Julgamento, ní£o Te lembres apenas das crueldades, sevícias, e violíªncias que eles praticaram: lembra-Te também dos frutos que produzimos por causa do que eles nos fizeram. Lembra-Te da paciíªncia, da coragem, da confraternizaí§í£o, da humildade, da grandeza de alma e da fidelidade, que nossos carrascos terminaram por despertar em nossas almas.
Permite entí£o, Senhor, que os frutos por nós produzidos possam servir para salvar as almas dos homens de má vontade.”
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Preciso viver todas as graí§as que Deus me deu hoje. A graí§a ní£o pode ser economizada. Ní£o existe um banco onde depositamos as graí§as recebidas, para utilizá-las de acordo com nossa vontade. Se eu ní£o usufruir destas bíªní§í£os, vou perdíª-las irremediavelmente.
Deus sabe que somos artistas da vida. Um dia nos dá formí£o para esculturas, outro dia pincéis e tela, outro dia nos dá uma pena para escrever. Mas jamais conseguiremos usar formí£o em telas, ou penas em esculturas. A cada dia, o seu milagre. Preciso aceitar as bíªní§í£os de hoje, para criar o que tenho; se fizer isso com desapego e sem culpa, amanhí£ receberei mais.
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A vida é como uma grande corrida de bicicleta – cuja meta é cumprir a lenda Pessoal. Na largada, estamos juntos – compartilhando camaradagem e entusiasmo. Mas, í medida que a corrida se desenvolve, a alegria inicial cede lugar aos verdadeiros desafios: o cansaí§o, a monotonia, as dúvidas sobre a própria capacidade.
Reparamos que alguns amigos desistiram do desafio – ainda estí£o correndo, mas apenas por que ní£o podem parar no meio de uma estrada; eles sí£o numerosos, pedalam ao lado do carro de apoio, conversam entre si, e cumprem uma obrigaí§í£o.
Terminamos por nos distanciar deles; e entí£o somos obrigados a enfrentar a solidí£o, as surpresas com as curvas desconhecidas, os problemas com a bicicleta. E, ao cabo de algum tempo, comeí§amos a nos perguntar se vale a pena tanto esforí§o.
Sim, vale a pena. É só ní£o desistir.
Além do mais, porque se pararmos de pedalar, terminamos caindo
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De todas as poderosas armas de destruií§í£o que o homem foi capaz de inventar, a mais terrível – e a mais covarde – é a palavra.
Punhais e armas de fogo deixam vestígios de sangue. Bombas abalam edifícios e ruas. Venenos terminam sendo detectados.
Mas a palavra destruidora consegue despertar o Mal sem deixar pistas. Crianí§as sí£o condicionadas durante anos pelos pais, artistas sí£o impiedosamente criticados, mulheres sí£o sistematicamente massacradas por comentários de seus maridos, fiéis sí£o mantidos longe da religií£o por aqueles que se julgam capazes de interpretar a voz de Deus.
Procure ver se vocíª está utilizando esta arma. Procure ver se estí£o utilizando esta arma em vocíª. E ní£o permita nenhuma destas duas coisas.
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Em um dos seus raros escritos, o sábio sufi Hafik comenta a idéia da Viagem:
“Aceite com sabedoria o fato de que o Caminho está cheio de contradií§íµes. O Caminho muitas vezes nega-se a si mesmo, para estimular o viajante a descobrir o que existe além da próxima curva.
” Se dois companheiros de jornada estí£o seguindo o mesmo método, isto significa que um deles está na pista falsa. Porque ní£o há fórmulas para se atingir a verdade do Caminho, e cada um precisa correr os riscos de seus próprios passos. Só os ignorantes procuram imitar o comportamento dos outros. Os homens inteligentes ní£o perdem seu tempo com isto, e desenvolvem suas habilidades pessoais; sabem que ní£o existem duas folhas iguais numa floresta de cem mil árvores. Ní£o existem duas viagens iguais no mesmo Caminho”
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Provérbios da Sibéria (mas que eu acredito serem universais)
Se ní£o puderes ser uma estrela no céu, seja uma lí¢mpada em sua casa
Depois da morte, o sábio continua vivo, embora seu corpo esteja reduzido a cinzas. Mas o ignorante, mesmo vivo, já está morto.
O amor é uma doení§a da qual ninguém quer livrar-se. Quem foi atacado por ela ní£o procura restabelecer-se, e quem sofre ní£o deseja ser curado.
Quando vires dois dragíµes brigando, fica distante e ní£o procure pacificá-los; eles podem fazer as pazes e terminar lhe atacando.
Próximo texto: 01.06.06
P.S: Estimado leitor,
Durante esta caminhada, que está enchendo minha alma de experiíªncias interessantíssimas, um dos momentos mais mágicos é quando chega a noite e posso ler os comentários no blog. Embora ní£o tenha como responder a todos, saibam que é muitíssimo importante para mim entender que ní£o estou só neste caminho. Muito obrigado pelo apoio e pelas palavras e idéias que estí£o sendo gravadas em meu coraí§í£o.
Paulo Coelho
I am right in the heart of Siberia. At certain moments I have wondered for the thousandth time about these 90 days of pilgrimage to commemorate the 20th anniversary of the first time I followed the Way to Santiago. When I was in Sofia I thought of giving up, and now I am happy that I kept on, although I cannot manage to write on the train because of the constant shaking of the carriage, but at least I can scribble down some notes and transcribe them on the computer when I arrive at some city that is connected to the Internet. In this way the people who are accompanying this blog will be able to understand my state of mind better.
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One of the people on the train shows me a prayer that she claims was found among the belongings of a Jew who died in a concentration camp:
“Lord: when You come in Your glory, do not remember just the men of good will; remember also the men of bad will.
“And on Doomsday, do not only remember the cruelty, torture and violence that they practiced: remember too the fruits that we produced due to what they did to us. Remember the patience, courage, solidarity, humility, grandeur of spirit and fidelity that our torturers ended up arousing in our souls.
“Lord, grant that the fruits we produce can serve to save the souls of men of bad will.”
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I have to live all the graces that God has given me today. Grace is not for saving up. There is no bank where we deposit the graces received so that later we can use them as we wish. If I do not enjoy these blessings, I shall lose them for ever.
God knows that we are life’s artists. One day he gives us a chisel to make sculptures, the next day brushes and a canvas, and then a pen for writing. But we will never be able to use a chisel on a canvas, or a pen on a sculpture. Each day has its own miracle. I must accept today’s blessings in order to create what I have; if I do this with a sense of detachment and without feeling guilty, tomorrow I shall receive more.
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Life is like a long bicycle race meant to carry out our personal legend. At the start we are all together, sharing camaraderie and enthusiasm. But as the race develops, the initial joy gives way to the real challenges: fatigue, monotony, and doubts as to one’s own ability.
We notice that some friends have given up the challenge – they are still racing, but just because they cannot stop in the middle of the road; there are many of them, riding alongside the support car, chatting with one another, fulfilling an obligation.
We end up separating from them, and then we are obliged to face loneliness, surprises at the unknown bends, problems with the bicycle. And at the end of some time we begin to wonder whether it is all worth so much effort.
Yes, it is worth it. The thing is not to give up.
Aside from everything else, if we stop pedaling, we end up falling to the ground.
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Of all the powerful arms of destruction that man has been capable of inventing, the most terrible – and most cowardly – are words.
Knives and fire-arms leave marks of blood. Bombs destroy buildings and streets. Poisons are eventually detected.
But destructive words manage to arouse evil without leaving any tracks. Children are conditioned by their parents for years, artists mercilessly criticized, women systematically massacred by their husbands’ remarks, the faithful kept far from religion by those who claim they are capable of interpreting God’s voice.
Try to see if you are using this arm. Try to see if they are using this arm against you. And allow neither of these two things.
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In one of his rare writings, the wise Sufi Hafik comments on the idea of the Journey:
“Accept wisely the fact that the Road is filled with contradictions. The Road often denies itself so as to stimulate the traveler to find out what lies beyond the next bend.
“If two traveling companions are following the same method, that means that one of them is on the wrong path. Because there are no formulas to attain the truth of the Road, and each of us must run the risks of his own steps. “Only the ignorant seek to imitate the behavior of others. Intelligent men waste no time with that, they develop their personal abilities; they know there are no two leaves alike in a forest of a hundred thousand trees. No two journeys on the same Road are alike”.
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Siberian proverbs (that I believe are universal):
If you cannot be a star in the sky, be a bulb in your home.
After death the wise man stays alive, although his body is reduced to ashes. But the ignorant man, even when alive, is already dead.
Love is a sickness that nobody wants to be cured of. Whoever has been attacked by it does not attempt to get better, and those who suffer from it do not want to be healed.
When you see two dragons fighting, keep your distance and do not try to separate them; they might patch things up between themselves and end up attacking you.
The next text will be posted on the 1st of June.
P.S: Dear reader,
During this journey, that is filling my soul with very interesting experiences, one of the most magical moments comes every night when I read the comments posted on this blog. Even though I can’t answer all of you, I want you to know that it’s very important to me to know that I’m not alone on this path. Thank you so much for your support and for the words and ideas that are now engraved on my heart.
Paulo Coelho
Llegué al vagón que me llevaría por la Transiberiana lleno de libros, pensando que tendría mucho tiempo durante estos 9.228 kms. de viaje en tren. Descubro en seguida que es imposible escribir o leer nada por causa del movimiento y de la ausencia de buenos amortiguadores. Todo lo que me queda es pensar, anotar algunos pensamientos hasta el momento en que paremos en una estación.
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Nosotros somos parte del sueño de Dios como los personajes que habitan nuestros sueños, tenemos una cierta independencia. No somos Aquel que está soñando, pero formamos parte de Él. Espero que no tenga pesadillas por nuestra causa y pueda pasar noches tranquilas.
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Señor, proteged nuestras dudas, porque la Duda es una manera de rezar. Es ella la que nos hace crecer, porque nos obliga a mirar sin miedo las muchas respuestas a una misma pregunta. . Y para que esto sea posible,
Señor, proteged nuestras decisiones, porque la Decisión es una manera de rezar. Danos coraje, para que después de la duda, seamos capaces de elegir entre un camino u otro. Que nuestro Sí sea siempre un Sí y que nuestro NO sea siempre un NO. Que una vez escogido el camino, jamás miremos para atrás, ni dejemos que nuestra alma sea roída por el remordimiento. Y para que esto sea posible,
Señor, proteged nuestras acciones, porque la Acción es una manera de rezar. Haz que el pan nuestro de cada día sea fruto de lo mejor que llevamos dentro de nosotros. Que podamos a través del trabajo y de la Acción compartir un poco del amor que recibimos. Y para que esto sea posible,
Señor, proteged nuestros sueños, porque el Sueño es una manera de rezar. Haz que independientemente de nuestra edad o de nuestras agravantes, seamos capaces de mantener encendida en el corazón la llama sagrada de la esperanza y de la perseverancia. Y para que esto sea posible,
Señor, danos siempre entusiasmo, porque el Entusiasmo es una manera de rezar. Es el que nos une a los Cielos y a la Tierra, a los hombres y a los niños y nos dice que el deseo es importante y merece nuestro esfuerzo. Es el que nos afirma que todo es posible, desde que estamos totalmente comprometidos con lo que hacemos. Y para que esto sea posible,
Señor, protegednos, porque la Vida es la única manera que tenemos para manifestar Tu milagro Que la tierra continúe transformando la semilla en trigo, que continuemos transmutando el trigo en pan . Y esto solamente es posible si tenemos Amor – Por lo tanto nunca nos dejes en la soledad. Danos tu compañía y la compañía de hombres y mujeres que tienen dudas, que actúan, que se entusiasman y viven como si cada día fuese totalmente dedicado a Tu nombre.
Amén.
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Creo que este texto puede leerse en aproximadamente tres minutos. Bien: según las estadísticas, en este espacio de tiempo, morirán 3.000 personas y otras 6.200 nacerán.
Quizás tarde media hora en escribirlo: estoy concentrado en la computadora, con libros a mi lado, ideas en la cabeza, el paisaje pasando afuera. Todo parece absolutamente normal a mi alrededor, entretanto, durante estos treinta minutos, 3.000 personas morirán y 6.200 acabarán de ver, por primera vez, la luz del mundo.
¿Dónde estarán estas millares de famílias que comienzan a llorar por la pérdida de alguien, o a reir con la llegada de un hijo, un nieto o un hermano?
Paro y reflexiono : Quizás muchas de estas muertes estén llegando después de una larga y dolorosa enfermedad y ciertas personas están aliviadas con el íngel que vino a buscarlas. Además, con toda seguridad, centenares de estos niños que acaban de nacer serán abandonados en el minuto siguiente y pasarán a las estadísticas de muertes, antes de que yo termine este texto.
Qué cosa. Una simple estadística, que miré por casualidad, y de repente estoy sintiendo estas pérdidas y estos encuentros, estas sonrisas y estas lágrimas. ¿Cuántos están dejando esta vida solos en sus cuartos, sin que nadie se dé cuenta de lo que está sucediendo? ¿Cuántos nacerán escondidos y serán abandonados en la puerta de asilos o conventos?
Reflexiono: ya fui parte de la estadística de nacimientos y un día seré incluido en el número de muertos. Qué bien: yo tengo plena conciencia de que voy a morir. Desde que hice el Camino de Santiago, entendí que – aunque la vida continúe y seamos todos eternos – esta existencia va a acabar un día.
Las personas piensan muy poco en la muerte. Pasan sus vidas preocupadas con verdaderos absurdos, dilatan las cosas, dejan de lado momentos importantes. No arriesgan porque creen que es peligroso. Reclaman mucho, pero se acobardan a la hora de tomar providencias. Quieren que todo cambie, pero ellas mismas se niegan a cambiar.
Si pensasen un poco más en la muerte no dejarían jamás de hacer aquella llamada telefónica que está pendiente. Serían un poco más locas. No tendrían miedo del fin de esta encarnación – porque no se puede temer algo que va a suceder de cualquier manera.
Los indios dicen: “Hoy es un día tan bueno como cualquier otro para dejar este mundo” Y un brujo comentó cierta vez: “Que la muerte esté siempre sentada a tu lado, así cuando necesites hacer cosas importantes, ella te dará las fuerzas y el coraje necesario.”
Espero que tú, lector, hayas llegado hasta aquí. Sería una tontería asustarse, porque todos nosotros, tarde o temprano, vamos a morir. Y sólo quien acepta eso está preparado para la vida.
Próximo texto: 29.05.06.
P.S: Caro lector,
En este camino que me está llenando el espíritu con experiencias interesantísimas, uno de los momentos más mágicos es cuando, durante la noche, puedo leer sus cometarios en el blog. Mismo que no pueda responder a todos, quiero que sepan que es muy importante para mi saber que no estoy solo en este camino. Muchas gracias por su soporte y por las palabras e ideas que seguirán grabadas en mí corazón.
Paulo Coelho
Cheguei no vagí£o que irá me transportar pela Transiberiana cheio de livros, pensando que teria muito tempo durante estes 9.228 km de viagem de trem. Descubro logo em seguida que é impossível escrever ou ler qualquer coisa por causa do movimento e da ausíªncia de bons amortecedores. Tudo que me resta é pensar, anotar alguns pensamentos no momento em que paramos em uma estaí§í£o.
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Nós somos parte do sonho de Deus; como os personagens que habitam nossos sonhos, temos uma certa independíªncia. Ní£o somos Aquele que está sonhando, mas fazemos parte Dele. Espero que ní£o tenha pesadelos por nossa causa, e possa passar noites tranqüilas.
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Senhor, protegei as nossas dúvidas, porque a Dúvida é uma maneira de rezar. É ela que nos fazem crescer, porque nos obriga a olhar sem medo para as muitas respostas de uma mesma pergunta. E para que isto seja possível,
Senhor, protegei as nossas decisíµes, porque a Decisí£o é uma maneira de rezar. Dai-nos coragem para, depois da dúvida, sermos capazes de escolher entre um caminho e o outro. Que o nosso SIM seja sempre um SIM, e o nosso NíƒO seja sempre um NíƒO. Que uma vez escolhido o caminho, jamais olhemos para trás, nem deixemos que nossa alma seja roída pelo remorso. E para que isto seja possível,
Senhor, protegei as nossas aí§íµes, porque a Aí§í£o é uma maneira de rezar. Fazei com que o pí£o nosso de cada dia seja fruto do melhor que levamos dentro de nós mesmos. Que possamos, através do trabalho e da Aí§í£o, compartilhar um pouco do amor que recebemos. E para que isto seja possível,
Senhor, protegei os nossos sonhos, porque o Sonho é uma maneira de rezar. Fazei com que, independente de nossa idade ou de nossa circunstí¢ncia, sejamos capazes de manter acesa no coraí§í£o a chama sagrada da esperaní§a e da perseveraní§a. E para que isto seja possível,
Senhor, dai-nos sempre entusiasmo, porque o Entusiasmo é uma maneira de rezar. É ele que nos liga aos Céus e a Terra, aos homens e as crianí§as, e nos diz que o desejo é importante, e merece o nosso esforí§o. É ele que nos afirma que tudo é possível, desde que estejamos totalmente comprometidos com o que fazemos. E para que isto seja possível,
Senhor, protegei-nos, porque a Vida é a única maneira que temos para manifestar o Teu milagre. Que a terra continue transformando a semente em trigo, que nós continuemos transmutando o trigo em pí£o. E isto só é possível se tivermos Amor – portanto, nunca nos deixe em solidí£o. Dai-nos sempre a tua companhia, e a companhia de homens e mulheres que tem dúvidas, agem, sonham, se entusiasmam, e vivem como se cada dia fosse totalmente dedicado a Tua gloria.
Amém.
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Creio que este meu texto é lido em aproximadamente tríªs minutos. Pois bem: segundo as estatísticas, neste espaí§o de tempo irí£o morrer 300 pessoas, e outras 620 nascerí£o.
Talvez eu demore meia-hora para escrevíª-lo: estou concentrado no meu computador, com livros ao meu lado, idéias na cabeí§a, a paisagem passando lá fora. Tudo parece absolutamente normal í minha volta; entretanto, durante estes trinta minutos, 3.000 pessoas morreram, e 6.200 acabam de ver, pela primeira vez, a luz do mundo.
Onde estarí£o estas milhares de famílias que apenas comeí§aram a chorar a perda de alguém, ou rir com a chegada de um filho, neto, irmí£o?
Paro e reflito um pouco: talvez muitas destas mortes estejam chegando no final de uma longa e dolorosa enfermidade, e certas pessoas estí£o aliviadas com o Anjo que veio buscá-las. Além do mais, com toda certeza, centenas destas crianí§as que acabam de nascer serí£o abandonadas no próximo minuto, e passarí£o para a estatística de morte antes que eu termine este texto.
Que coisa. Uma simples estatística, que olhei por acaso – e de repente estou sentindo estas perdas e estes encontros, estes sorrisos e estas lágrimas. Quantos estí£o deixando esta vida sozinhos, em seus quartos, sem que ninguém se díª conta do que está acontecendo? Quantos nascerí£o escondidos, e serí£o abandonados na porta de asilos ou conventos?
Reflito: já fui parte da estatística de nascimentos, e um dia serei incluído no número de mortos. Que bom: eu tenho plena consciíªncia de que vou morrer. Desde que fiz o caminho de Santiago, entendi que – embora a vida continue, e sejamos todos eternos – esta existíªncia vai acabar um dia.
As pessoas pensam muito pouco na morte. Passam suas vidas preocupadas com verdadeiros absurdos, adiam coisas, deixam de lado momentos importantes. Ní£o arriscam, porque acham que é perigoso. Reclamam muito, mas se acovardam na hora de tomar providíªncias. Querem que tudo mude, mas elas mesmas se recusam a mudar.
Se pensassem um pouco mais na morte, ní£o deixariam jamais de dar o telefonema que está faltando. Seriam um pouco mais loucas. Ní£o iam ter medo do fim desta encarnaí§í£o – porque ní£o se pode temer algo que vai acontecer de qualquer jeito.
Os índios dizem: “hoje é um dia tí£o bom quanto qualquer outro para deixar este mundo”. E um bruxo comentou certa vez: “que a morte esteja sempre sentada ao seu lado. Assim, quando vocíª precisar fazer coisas importantes, ela lhe dará a forí§a e a coragem necessárias.”
Espero que voce, leitor, tenha chegado até aqui. Seria uma bobagem assustar-se com o assunto, porque todos nós, cedo ou tarde, vamos morrer. E só quem aceita isso está preparado para a vida.
Próximo texto: 29.05.06
P.S: Estimado leitor,
Durante esta caminhada, que está enchendo minha alma de experiíªncias interessantíssimas, um dos momentos mais mágicos é quando chega a noite e posso ler os comentários no blog. Embora ní£o tenha como responder a todos, saibam que é muitíssimo importante para mim entender que ní£o estou só neste caminho. Muito obrigado pelo apoio e pelas palavras e idéias que estí£o sendo gravadas em meu coraí§í£o.
Paulo Coelho
I reach the carriage to take me on the Trans-Siberian laden with books, thinking that I would have lots of time during these 9,228 kilometers of train ride. Right away I discover that it is impossible to write or read anything because of the movement and absence of good shock absorbers. All that I can do is think and scribble some notes when we pull in at a station.
*****
We are all part of God’s dream; like characters who inhabit our dreams, we have a certain independence. We are not He who is dreaming, but we are part of Him. I hope this does not bring me nightmares, I hope I can sleep peacefully at night.
*****
Lord, protect our doubts, because doubt is a way of praying. It is what makes us grow, because it obliges us to look without fear at the many answers to the same question.
And for this to be possible, Lord, protect our decisions, because decision is a way of praying. Give us the courage, after doubt, to choose between one path and another. Let our YES always be a YES, and our NO always a NO. Once our path is chosen, let us never look backwards or let our soul be gnawed by remorse.
And for this to be possible, Lord, protect our actions, because action is a way of praying. Make our daily bread be the fruit of the best that we carry within us. May we be able through work and Action to share a little of the love we receive.
And for this to be possible, Lord, protect our dreams, because dreaming is a way of praying. Enable us, whatever our age and circumstances, to keep alive in our hearts the sacred flame of hope and perseverance.
And for this to be possible, Lord, let us always be filled with enthusiasm, because enthusiasm is a way of praying. That is what links us to Heaven and Earth, to men and children, and tells us that desire is important and deserves our efforts. That is what assures us that everything is possible, as long as we are totally committed to what we do.
And for this to be possible, Lord, protect us because life is the only way we have to show your miracle. May the earth keep changing the seed to wheat, may we keep changing the wheat to bread. And this is only possible if we have love – so never leave us alone. Always give us Your company, and the company of men and women who have doubts, and act and dream and become enthusiastic and live as if each and every day were completely dedicated to Your glory.
Amen.
*****
I reckon that it takes about three minutes to read my text. Well, according to statistics, in that same short period of time 300 people will die and another 620 will be born.
It takes me perhaps half an hour to write a text: here I sit, concentrating on my computer, books piled up beside me, ideas in my head, the scenery passing by outside my window. Everything seems perfectly normal all around me; and yet, during these thirty minutes, 3,000 people have died and 6,200 have just seen the light of the world for the first time.
Where are all those thousands of families who have just begun to weep over the loss of some dear one, or else laugh at the arrival of a son, grandson or brother?
I stop and reflect for a while: perhaps many of these deaths are reaching the end of a long, painful sickness, and some persons are relieved that the Angel has come for them. Besides these, in all certainty hundreds of children who have just been born will be abandoned in a minute and transferred to the death statistics before I finish this text.
What a thought! A simple statistic that I came upon by chance – and all of a sudden I can feel all those losses and encounters, smiles and tears. How many are leaving this life, alone in their rooms, without anyone realizing what is going on? How many will be born in secret, only to be abandoned at the door of shelters or convents?
And then I reflect that I was part of the birth statistics and one day I will be included in the toll of the dead. How good that is to be fully aware that I am going to die. Ever since I took the road to Santiago I have understood that although life goes on and we are eternal, one day this existence will come to an end.
People think very little about death. They spend their lives worried about really absurd things, putting things off and leaving important moments aside. They risk nothing because they believe that is dangerous. They grumble a lot, but act like cowards when it is time to take certain steps. They want everything to change, but they themselves refuse to change.
If they thought a little more about death, they would never fail to make that telephone call that they have been putting off. They would be a little more crazy. They would not be afraid of the end of this incarnation – because you cannot be afraid of something that is going to happen anyway.
The Indians say: “today is as good a day as any other to leave this world”. And a sorcerer once remarked: “may death be always sitting beside you. That way, when you have to do something important, it will give you the strength and courage you need.”
I hope, reader, that have accompanied me this far. It would be silly to let the subject scare you, because sooner or later we are all going to die. And only those who accept this are prepared for life.
The next text will be posted on the 29th of May.
P.S: Dear reader,
During this journey, that is filling my soul with very interesting experiences, one of the most magical moments comes every night when I read the comments posted on this blog. Even though I can’t answer all of you, I want you to know that it’s very important to me to know that I’m not alone on this path. Thank you so much for your support and for the words and ideas that are now engraved on my heart.
Paulo Coelho
J’arrive au wagon qui me mènera tout au long du transsibérien chargé de livres, pensant avoir beaucoup de temps pendant ces 9 228 kilomètres de voyages en train. Je découvre tout de suite après qu’il m’est impossible de lire ou d’écrire quoi que ce soit í cause du mouvement et du manque de bons amortisseurs. Tout ce qui me reste í faire c’est de penser, d’annoter quelques idées lors des arríªts dans les stations.
*****
Nous faisons partie du ríªve de Dieu, tels les personnages qui peuplent nos ríªves, nous avons une certaine indépendance. Nous ne sommes pas celui qui est en train de ríªver mais nous faisons partie de lui. J’espère qu’il ne fera pas de cauchemars í cause de nous et qu’il puisse passer des nuits tranquilles.
*****
Seigneur, protégez nos doutes, car le Doute est une faí§on de prier. C’est lui qui nous fait grandir, parce qu’il nous oblige de regarder sans peur les différentes réponses í une seule question. Et pour que tout cela soit possible,
Seigneur, protégez nos décisions, parce que la Décision est une faí§on de prier. Donnez-nous le courage pour, qu’après le doute, nous soyons capables de choisir entre un chemin ou un autre. Que notre OUI soit toujours un OUI, et que notre NON soit toujours un NON. Qu’une fois le chemin choisi, nous ne regardions jamais derrière nous, ni ne laissions notre í¢me rongée par le remords. Et pour que cela soit possible,
Seigneur, protégez nos actions, parce que l’Action est une faí§on de prier. Faites que notre pain de ce jour soit le fruit du meilleur que nous portons en nous. Qu’on puisse, grí¢ce au travail et l’Action, partager un peu de l’amour que nous recevons. Et pour que cela soit possible,
Seigneur, protégez nos ríªves, parce que le Ríªve est une faí§on de prier. Faites que, indépendamment de notre í¢ge, nous soyons capables de maintenir la flamme sacrée de l’espoir et de la persévérance dans nos cÅ“urs. Et pour que cela soit possible,
Seigneur, donnez-nous toujours l’enthousiasme, parce que l’Enthousiasme est une faí§on de prier. C’est lui que nous lie aux Cieux et í la Terre, aux hommes et aux enfants, et nous dit que le désir est important et qu’il mérite notre effort. C’est lui qui nous affirme que tout est possible si nous sommes totalement impliqués dans ce que nous faisons. Et pour que cela soit possible,
Seigneur, protégez-nous, car la Vie est notre seul moyen de manifester Votre miracle. Que la terre continue en transformant la graine en blé, que nous continuons í transformer le blé en pain. Et cela n’est possible que si nous avons l’Amour – ainsi, ne nous laissez jamais seuls. Donnez-nous toujours votre compagnie, et la compagnie des hommes et des femmes qui ont des doutes, qui agissent, qui ríªvent, qui s’enthousiasment, et qui vivent chaque jour comme s’il était dédié í Votre gloire.
Amen.
*****
Je crois que mon texte peut íªtre lu en plus ou moins trois minutes. Eh bien: selon les statistiques, pendant ce lapse de temps 300 personnes vont mourir et 620 autres naí®tront.
Peut-íªtre vais-je prendre une demi-heure pour l’écrire : je me concentre sur mon ordinateur, avec des livres í cí´té de moi, des idées dans ma tíªte, le paysage défilant dehors. Tout paraí®t absolument normal autour de moi, pourtant, pendant ces trente minutes 3 000 personnes mourront, et 6 200 personnes, viennent de voir, pour la première fois, la lumière du monde.
Oí¹ sont ces milliers de familles qui viennent de commencer í pleurer la perte de quelqu’un, ou de rire avec l’arrivée d’un fils, d’un petit-fils, d’un frère ?
Je m’arríªte et je pense un peu : peut-íªtre que beaucoup de ces morts sont arrivés au bout d’une longue et douloureuse maladie, et que certaines personnes sont soulagées par l’Ange qui est venu les emporter. De míªme, certainement, des centaines d’enfants qui viennent de naí®tre seront abandonnés la minute suivante, et passeront aux statistiques des morts avant míªme que je termine mon texte.
Quelle affaire. Une simple statistique, que j’ai vue par hasard – et soudainement, je sens ces pertes et ces rencontres, ces sourires et ces larmes. Combien de personnes partent de cette vie seules, dans leurs chambres, sans que personne ne se rende compte de ce qui se passe ? Combien naí®tront cachés et seront abandonnés í la porte d’asiles et de couvents ?
Je pense : j’ai déjí fait partie des statistiques des naissances, et un jour je serai inclus dans le nombre des morts. C’est bien : je suis tout í fait conscient qu’un jour je vais mourir. Depuis que j’ai fait le chemin de Saint-Jacques, j’ai compris que – malgré le fait que la vie continue, et que nous sommes tous éternels – cette existence finira un jour.
Les personnes pensent très peu í la mort. Elles passent leurs vies préoccupées avec des vraies absurdités, remettant í plus tard, laissant de cí´té des moments importants. Elles ne risquent pas car elles pensent que c’est dangereux. Elles réclament beaucoup, mais agissent comme des lí¢ches au moment de prendre des décisions. Elles veulent que tout change, mais refusent elles-míªmes de changer.
Si elles pensaient un peu plus í la mort, elles ne manqueraient jamais de passer le coup de fil qui manque. Elles seraient un peu plus folles. Elles n’auraient pas peur de la fin de cette incarnation – parce qu’on ne peut pas avoir peur de quelque chose qui se produira de toute faí§on.
Les indiens disent : « Aujourd’hui c’est un jour aussi bon que n’importe quel autre pour quitter ce monde ». Et un sorcier a commenté une fois : « que la mort soit toujours assise í tes cí´tés. Ainsi, quand vous devrez faire des choses importantes, elle vous donnera la force et le courage nécessaires. »
J’espère que toi, lecteur, es arrivé jusqu’ici. Ce serait une bíªtise de s’apeurer avec un tel sujet, car nous tous, tí´t ou tard, mourrons. Et seul celui qui accepte cela est príªt í vivre.
Le prochain texte sera mis en ligne le 29 Mai 2006
P.S: Cher lecteur,
Pendant ce cheminement, qui remplit mon í¢me d’expériences très intéressantes, un des moments les plus magiques c’est lorsque, le soir venu, je lis les commentaires sur le blog. Míªme si je ne peux pas vous répondre í tous, je veux que vous sachiez qu’il est très important pour moi de savoir que je ne suis pas seul sur ce chemin. Merci beaucoup de votre soutien et pour les mots et les idées qui maintenant sont inscrites dans mon coeur.
Paulo Coelho
Après avoir passé cinq jours particuliers í Sofia, capitale de la Bulgarie, je prends pour la première fois un vol d’Air Bulgarie, qui me mènera í ma prochaine destination de ce voyage sans (beaucoup) de préparations que je fais pour les vingt ans de mon pèlerinage sur le Chemin de Saint-Jacques.
Comme il est interdit d’allumer l’ordinateur avant et après le décollage, je feuillette distraitement le magazine de bord. Comme dans tous les magazines des compagnies aériennes, je sais qu’il y aura des descriptions des merveilles du pays, mais je ne suis pas très intéressé car ma visite fut superbe et c’est pour í§a que je n’ai pas besoin de quelqu’un pour me dire í quel point le pays est merveilleux. Il y a plusieurs années, pendant le très répressif régime communiste, quand personne ne pouvait visiter le pays, un écrivain brésilien écrivit un livre qui mettait en cause l’existence míªme de la Bulgarie : selon lui, il n’avait jamais connu personne qui était venu ici. Ainsi, peut-íªtre tout cela était-il une grande conspiration pour que nous croyions í une réalité inexistante ? Évidemment le livre est très enjoué, ne critiquant en aucune faí§on les Bulgares, mais simplement explorant le fait que l’imaginaire collectif peut parfois íªtre manipulé.
Je pense í cet écrivain quand, en lisant le magazine de bord, dans les pages normalement consacrées aux informations concernant les hí´tels, les restaurants, les procédures d’embarquement, je tombe sur quelque chose qui me surprend et me fascine :
A] Marcher dans le centre-ville de Sofia signifie faire face í des voitures garées sur les trottoirs, des gens qui klaxonnent tout le temps, des chiens sans laisse, des trous qui apparaissent de nulle part.
B] Si vous voulez rentrer dans un bus, sachez que la porte est très petite et que les chances de se faire mal en entrant sont assez élevées. Jetez une pièce d’un lev (monnaie locale) au conducteur puis criez lí oí¹ vous voulez qu’il s’arríªte et sachez aussi que les bus ne s’arríªtent pas forcément í tous les arríªts. Ne perdez pas votre bonne humeur í cause de í§a.
C] Lors de la conduite, prenez en compte les items suivants : votre permis de conduire, votre passeport, des nerfs en acier inoxydable, des yeux qui ne clignent í aucun moment, des panneaux de signalisation qui ressemblent í des hiéroglyphes (la Bulgarie utilise l’alphabet cyrillique), des conducteurs fous.
D] En s’arríªtant í un feu, attendez-vous í ce que votre voiture soit encerclée par une multitude d’enfants príªts í nettoyer votre pare-brises: soyez ferme, n’acceptez pas !
E] Les policiers qui règlent la circulation sont extríªmement vénaux (c’est écrit: prodigiously venal !) et ont un Å“il rivé sur vous. Agissez comme un saint, ne vous stressez pas, seulement si vous désirez payer une « amende sur le champ », qui n’est rien d’autre qu’une faí§on de corruption.
F] La Bulgarie a un haut niveau de criminalité, mais s’il vous plaí®t, relaxez-vous ! Vous serez aussi protégé et exposé qu`í New York, Londres, Paris ou n’importe quelle autre ville.
G] L’éclairage est horrible le soir.
H] Les commerí§ants n’ont jamais de monnaie. Demandez ainsi í votre hí´tel des petites coupures sinon vous allez probablement patienter vingt minutes avant que votre commerí§ant ne revienne, après íªtre parti chez son voisin ou une banque, avec votre argent.
I] Revenons í l’autobus : certains ont une machine effrayante í l’entrée et il faut que vous sachiez í quel moment précis prendre votre ticket. Rappelez-vous que les transports publics sont payants partout dans le monde. Évidemment que les chances de voir un contrí´leur pendant le parcours sont assez élevées, et lorsqu’ils demandent les tickets aux passagers la plupart n’en possède pas d’oí¹ des grandes discussions avant qu’ils soient obligés de payer l’amende. Vu que vous avez déjí surmonté tous les problèmes et que vous avez acheté votre ticket, regardez les bagarres sans peur.
Soyons honníªtes : la plupart des grandes villes de la planète connaissent ces problèmes (celui du ticket par exemple je l’ai vécu í Amsterdam). Mais c’est la première fois que je vois une compagnie aérienne parler aussi ouvertement d’eux. Bravo pour le courage, ce qui me fait aimer encore plus ce pays et son peuple.
Le prochain texte sera mis en ligne le 26 Mai 2006
P.S: Cher lecteur,
Pendant ce cheminement, qui remplit mon í¢me d’expériences très intéressantes, un des moments les plus magiques c’est lorsque, le soir venu, je lis les commentaires sur le blog. Míªme si je ne peux pas vous répondre í tous, je veux que vous sachiez qu’il est très important pour moi de savoir que je ne suis pas seul sur ce chemin. Merci beaucoup de votre soutien et pour les mots et les idées qui maintenant sont inscrites dans mon coeur.
Paulo Coelho
Después de pasar cinco días especiales en Sofía, capital de Bulgaria, entro por primera vez en un avión de Bulgaria Air, que me llevará al próximo destino de este viaje sin (muchos) planes, que hago en homenaje a los 20 años de mi peregrinación por el Camino de Santiago.
Como es prohibido prender el ordenador antes y durante el despegue, paseo mis ojos distraídamente por la revista de a bordo. Como en todas las revistas de las compañías aéreas, sé que allí deben estar describiendo las maravillas del país y no tengo mucho interés en el asunto porque mi visita fue óptima, no necesito que nadie me diga como el lugar es maravilloso. Hace años durante el durísimo régimen comunista, cuando nadie podía visitar el lugar, un escritor brasileño escribió un libro poniendo en cuestión la propia existencia de Bulgaria: según él, jamás había conocido a una sola persona que hubiese venido hasta aquí. De esta manera, quien sabe, todo no pasaba de una gran conspiración para hacernos creer en una realidad inexistente? Es evidente que el libro es extremadamente bien humorado, sin ninguna crítica a los búlgaros, pero explotando el hecho de que el imaginario colectivo, algunas veces, puede ser manipulado.
Estoy pensando en este escritor, cuando leo la revista de a bordo, en las páginas donde normalmente se encuentran consejos a respecto de hoteles, restaurantes, procedimientos de embarque, algo que me deja fascinado y sorprendido:
A] Caminar por el centro de Sofía, significa enfrentarse con coches estacionados en el cordón de la vereda, gente bocinando en sus oídos, perros sueltos, agujeros que surgen sin cualquier aviso.
B] Si quiere entrar en un ómnibus, recuerde que la puerta es pequeña y hay una gran posibilidad de golpearse contra el batiente. Tire una moneda de 1 lev (moneda local) en la falda del chofer, grite donde desea bajarse y sepa que ni siempre los ómnibus van a respetar las paradas. No pierda su buen humor por causa de eso.
C] Para conducir, lleve en consideración todos los itens siguientes: su registro de conductor, pasaporte, nervios de acero inoxidable, ojos que no pueden parpadear en ningún momento, señales de tránsito que se parecen con jeroglíficos Bulgaria usa alfabeto cirílico), motoristas desvariados.
D] Al parar en un semáforo, esté listo para ver su coche cercado por una multitud de niños dispuestos a limpiar su para-brisas: sea firme, no acepte!
E] Los guardias de tránsito son extremadamente venales (está escrito: “prodigiously venal”!) y están de ojo en usted. Compórtese como un santo, no se estrese, a no ser que desee pagar una “multa en la hora”, lo que nada más es que un tipo de corrupción.
F] Bulgaria tiene un alto índice de criminalidad, pero por favor, relaje! Usted estará tan seguro, o inseguro, como en New York, Londres, Paris o cualquier otra ciudad.
G] La iluminación es pésima durante la noche.
H] Los comerciantes nunca tienen cambio. Pida en su hotel billetes chicos o se estará arriesgando a quedarse esperando por el vendedor que fue hasta lo de un vecino o al banco más cercano, para conseguir cambio.
I] Volvamos al ómnibus: existen algunos que tienen una máquina asustadora en la entrada, y usted necesita descubrir en la hora como conseguir sacar su ticket de allí. Recuerde que en cualquier lugar del mundo el transporte público es pago. Es evidente que hay grandes chances de ver, durante el recorrido, inspectores entrando y pidiendo los billetes a los pasajeros, la gran mayoría no los tendrá, habrá una discusión y serán obligado a pagar una multa. Ya que usted superó todos los problemas y compró el suyo, vea estas peleas sin miedo.
Seamos honestos: casi todas las grandes ciudades del mundo tienen la mayoría de estos problemas (ese del ticket, por ejemplo, yo lo viví en Amsterdan), pero por primera vez una compañía aérea habla abiertamente sobre ellos. Felicitaciones por el coraje que me hace amar más todavía, al país y a su pueblo.
Próximo texto: 26.05.06.
P.S: Caro lector,
En este camino que me está llenando el espíritu con experiencias interesantísimas, uno de los momentos más mágicos es cuando, durante la noche, puedo leer sus cometarios en el blog. Mismo que no pueda responder a todos, quiero que sepan que es muy importante para mi saber que no estoy solo en este camino. Muchas gracias por su soporte y por las palabras e ideas que seguirán grabadas en mí corazón.
Paulo Coelho
After spending five special days in Sofia, the capital of Bulgaria, for the first time I board a plane of the Bulgarian Air company, which will carry me to my next destination on this journey without (many) plans that I am making in tribute to the 20 years since my pilgrimage on the Way to Santiago.
Since it is forbidden to turn on your computer before and during take-off, I take a look at the airline magazine. Like all other airline company magazine, I know that it will describe the marvels of the country, which I am not very interested in because my visit has been wonderful, so nobody has to tell me again how marvelous the place is. Years ago, during the extremely harsh communist regime when no-one could visit the country, a Brazilian author wrote a book questioning the very existence of Bulgaria: he claimed that he had never known a soul who had come here. So, maybe it was all one big conspiracy to make us believe in a reality that did not exist. The book, of course, is very funny, without any criticism of the Bulgarians, but it does explore the fact that the collective imagination can sometimes be manipulated.
I am thinking of that writer as I read the airline magazine when suddenly, among the pages where normally you find advice about hotels, restaurants and boarding procedures, I come across something that fascinates and surprises me:
A] Walking through the center of Sofia means having to confront cars parked on the sidewalk, people hooting their horns in your ears, dogs straying loose on the street, and holes that appear without any notice to warn pedestrians.
B] If you want to take a bus, remember that the doors are small, so there is a good chance that you will hurt yourself while boarding. Toss a one-lev coin (the local currency) in the driver’s lap, shout where you want to get off, and be aware that the buses do not always respect bus stops. Don’t let that put you in a bad mood.
C] If you’re driving, take all the following items into account: a driver’s license, passport, stainless-steel nerves, eyes that must not blink for an instant, traffic lights that look like hieroglyphics (Bulgaria uses the Cyrillic alphabet), and mad drivers.
D] When you stop at a traffic light, be prepared to see your car surrounded by a crowd of children ready to clean your windshields: be firm, don’t accept!
E] Traffic policemen are “prodigiously venal” and are watching out for you. Behave like a saint, do not stress out, not unless you want to pay an “on-the-spot fine”, which is simply a bribe.
F] Bulgaria has a high crime rate, but please relax! You will be as safe or unsafe here as in New York, London, Paris or any other big city.
G] The lighting is awful during the night.
H] Shopkeepers never have change. Ask at your hotel for low-value bills, otherwise you run the risk of waiting for twenty minutes while the salesperson goes to the neighbor or to the closest bank to get change.
I] To get back to the buses: some of them have a terrifying machine at the door, and you have to discover fast how to extract your ticket from there. Remember that public transportation is paid everywhere in the world. Of course, chances are great that during your journey you will see inspectors boarding the bus and asking the passengers for their tickets, but most of them won’t have tickets, so there will be an argument and they will all end up having to pay a fine. Since you have overcome all these problems by already buying a ticket, you can watch all these arguments without any fear.
Let’s be honest: almost any big city in the world suffers from most of these problems (the ticket situation, for example, is something I have experienced in Amsterdam). But this is the first time that an airline company has ever mentioned such problems. Congratulations on having the courage to do so, this has made me love the country and its people all the more.
The next text will be posted on the 26th of May.
P.S: Dear reader,
During this journey, that is filling my soul with very interesting experiences, one of the most magical moments comes every night when I read the comments posted on this blog. Even though I can’t answer all of you, I want you to know that it’s very important to me to know that I’m not alone on this path. Thank you so much for your support and for the words and ideas that are now engraved on my heart.
Paulo Coelho
Depois de passar cinco dias especiais em Sofia, capital da Bulgária, entro pela primeira vez em um avií£o da Bulgária Air, que me levará ao próximo destino desta viagem sem (muitos) planos que faí§o em homenagem aos 20 anos de minha peregrinaí§í£o pelo Caminho de Santiago.
Como é proibido ligar o computador antes e durante a decolagem, passo meus olhos distraídos pela revista de bordo. Como em todas as revistas de companhias aéreas, sei que ali deve estar descrevendo as maravilhas do país, e ní£o tenho muito interesse no assunto, porque minha visita foi ótima, ninguém precisa ficar me dizendo como o lugar é maravilhoso. Há anos, durante o duríssimo regime comunista, quando ninguém podia visitar o lugar, um escritor brasileiro escreveu um livro questionando a própria existíªncia da Bulgária: segundo ele, jamais havia conhecido uma só pessoa que tivesse vindo até aqui. Desta maneira, quem sabe tudo ní£o passava de uma grande conspiraí§í£o para nos fazer acreditar em uma realidade inexistente? Evidente que o livro é extremamente bem-humorado, sem nenhuma crítica aos búlgaros, mas explorando o fato de que o imaginário coletivo í s vezes pode ser manipulado.
Estou pensando neste escritor, quando leio na revista de bordo, nas páginas onde normalmente se encontram conselhos a respeito de hotéis, restaurantes, procedimentos de embarque, algo que me deixa fascinado e surpreso:
A] caminhar pelo centro de Sofia significa enfrentar-se com carros estacionados no meio-fio, gente buzinando ao seu ouvido, cachorros soltos, buracos que surgem sem qualquer aviso.
B] se quiser entrar em um í´nibus, lembre-se que a porta é pequena, e há uma grande chance machucar-se no batente. Jogue uma moeda de 1 lev (moeda local) no colo do motorista, grite onde deseja parar, e saiba que nem sempre os í´nibus ví£o respeitar os pontos. Ní£o perca seu bom-humor por causa disso.
C] para dirigir, leve em consideraí§í£o todos os itens seguintes: uma carteira de habilitaí§í£o, passaporte, nervos de aí§o inoxidável, olhos que ní£o podem piscar em nenhum momento, sinais de trí¢nsito que se parecem com hieróglifos (a Bulgária usa alfabeto cirílico), motoristas desvairados.
D] Ao parar em um sinal, esteja pronto para ver o seu carro cercado por uma multidí£o de crianí§as dispostas a limpar o seu pára-brisas: seja firme, ní£o aceite!
E] os guardas de trí¢nsito sí£o extremamente venais (está escrito: prodigiously venal!) e estí£o de olho em vocíª. Comporte-se como um santo, ní£o se estresse, a ní£o ser que deseje pagar uma “multa na hora”, o que nada mais é que um tipo de corrupí§í£o.
F] A Bulgária tem um grande índice de criminalidade, mas por favor, relaxe! Vocíª estará tí£o seguro ou inseguro como Nova York, Londres, Paris, ou qualquer outra cidade.
G] A iluminaí§í£o é péssima durante a noite.
H] Os comerciantes nunca tem troco. Peí§a ao seu hotel notas de pequeno valor, ou estará arriscando a ficar vinte minutos a espera do vendedor que foi até o vizinho ou ao banco mais próximo conseguir dinheiro trocado.
I] Voltemos ao í´nibus: existem alguns que tem uma máquina assustadora na entrada, e vocíª precisa descobrir na hora como conseguir tirar o seu ticket dali. Lembre-se que em qualquer lugar do mundo o transporte público é pago. Evidente que há grandes chances de ver, durante o percurso, inspetores entrarem e pedirem os bilhetes aos passageiros, a grande maioria deles ní£o terá, haverá uma discussí£o, serí£o obrigados a pagar uma multa. Já que vocíª superou todos os problemas e comprou o seu, assista estas brigas sem medo.
Sejamos honestos: quase toda grande cidade do mundo tem a maioria destes problemas (esse do ticket, por exemplo, eu vivi em Amsterdam). Mas pela primeira vez uma companhia aérea fala abertamente sobre eles. Parabéns pela coragem, que me faz amar ainda mais o país e seu povo.
Próximo texto: 26.05.06
P.S: Estimado leitor,
Durante esta caminhada, que está enchendo minha alma de experiíªncias interessantíssimas, um dos momentos mais mágicos é quando chega a noite e posso ler os comentários no blog. Embora ní£o tenha como responder a todos, saibam que é muitíssimo importante para mim entender que ní£o estou só neste caminho. Muito obrigado pelo apoio e pelas palavras e idéias que estí£o sendo gravadas em meu coraí§í£o.
Paulo Coelho
Once upon a time there was a wise man called Sidi Mehrez. He was very annoyed with the place where he lived, a beautiful town on the Mediterranean Sea where men and women lived in depraved fashion, and money was the only value that mattered. As Mehrez was also a saint and worked miracles, he decided to enfold Tunis in his long scarf and toss it into the ocean.
Buildings began to tumble, the ground rose up, the inhabitants started to panic on seeing that they were being hurled towards their death. In despair, they decided to ask for help from a friend of Mehrez, called Sidi Ben Arous. Ben Arous managed to convince the strict saint to interrupt the destruction, but ever since then the streets of Tunis have been rough and uneven.
I stroll through the bazaar of this African city, borne by the winds of this pilgrimage to celebrate the 20th anniversary of my first walk to Santiago in 1986. I am accompanied by Adam Fathi and Samir Benali, two local writers; fifteen kilometers away stand the ruins of Carthage, which in the remote past was capable of challenging powerful Rome. We discuss the epic of Hannibal, one of the city’s warriors: the Romans expected a sea battle (the two cities were separated only by a few hundred sea kilometers), but Hannibal braved the desert, crossed the straits of Gibraltar with an enormous army, marched through Spain and France, climbed the Alps with soldiers and elephants, and attacked the Empire from the North. He defeated all the enemies in his path and then suddenly, without anyone knowing exactly why, he stopped before Rome and did not attack it at the opportune moment. The result of this indecision was that Carthage was scored off the map by the Roman ships.
We pass by a beautiful building: in 1754, one brother murdered another and their father decided to erect this palace to house a school that would keep alive the memory of his murdered son. I comment that by doing so, the murdered son would also be remembered.
“That’s not quite true,” answers Samil. “In our culture, the criminal shares the blame with all those who allowed him to commit the crime. When a man is executed, the one who sold him the arm is also responsible before God. The only way for the father to correct what he considered a fault was by changing the tragedy into something that can help others: instead of vengeance limited to punishment, the school has enabled instruction and wisdom to be transmitted for over two centuries.”
On one of the doors of the old wall hangs a lantern. Fathi comments that I am a well-known writer, whereas he is still struggling for recognition:
“Here we have the origin of one of the most famous of Arab proverbs: “light only illuminates strangers.”
I reply that Jesus made the same comment: no-one is a prophet in his own country. We always tend to lend value to what comes from afar, without ever recognizing all the beauty that is around us.
We go into an old palace that has been transformed into a cultural center. My two friends begin to explain to me the story of the place, but my attention is completely distracted by the sound of a piano and I begin to follow it through the labyrinths of the building. I end up in a room where a man and a woman, apparently oblivious to the world, are playing the “Turkish March” for four hands. I remember that some years ago I saw something similar – a pianist in a shopping center, engrossed in his music, paying no attention at all to the people who passed by talking loud or with their radios turned on.
But here there are only the three of us and the two pianists. I can see the expression on both their faces: joy, sheer and utter joy. They are not there to impress an audience, but rather because they feel that this is the gift that God has given them to talk with their souls. Likewise, the souls of Adam, Samil and Paulo also end up talking to one another, and we all feel closer to the meaning of life.
We listened in silence for an hour. At the end we applauded, and when I returned to the hotel I thought for a while about that lantern.
Yes, it may be that it only shines on the stranger, but what difference does that make when we are possessed by this vast love for what we do?
The next text will be posted on the 23th of May.
P.S: Dear reader,
During this journey, that is filling my soul with very interesting experiences, one of the most magical moments comes every night when I read the comments posted on this blog. Even though I can’t answer all of you, I want you to know that it’s very important to me to know that I’m not alone on this path. Thank you so much for your support and for the words and ideas that are now engraved on my heart.
Paulo Coelho
Era uma vez um sábio chamado Sidi Mehrez. Estava irritadíssimo com o lugar onde vivia, uma linda cidade í beira do Mar Mediterrí¢neo; homens e mulheres viviam de maneira depravada, e o dinheiro era o único valor importante. Como Mehrez era também santo e fazia milagres, resolveu amarrar seu cachecol em torno de Tunis e atirá-la no oceano.
Os edifícios comeí§aram a cair, o chí£o se levantou, os habitantes entraram em pí¢nico, ao ver que estavam sendo empurrados em direí§í£o a morte. Desesperados, resolveram pedir ajuda a um amigo de Mehrez, chamado Sidi Ben Arous. Ben Arous conseguiu convencer o rigoroso santo a interromper a destruií§í£o; mas desde entí£o todas as ruas de Tunis sí£o inclinadas.
Caminho pelo bazar desta cidade africana, trazido pelo vento desta peregrinaí§í£o com a qual celebro os 20 anos do meu caminho de Santiago (1986). Estou com Adam Fathi e Samir Benali, dois escritores locais; a quinze quilí´metros estí£o as ruínas de Cartago, que no passado remoto foi capaz de enfrentar-se com a poderosa Roma. Discutimos a epopéia de Aníbal, um de seus guerreiros; os romanos esperavam uma batalha marítima (as duas cidades estavam separadas por apenas algumas centenas de quilí´metros de mar), mas Aníbal enfrentou o deserto, cruzou o estreito de Gibraltar com um gigantesco exército, atravessou a Espanha, Franí§a, subiu os Alpes com soldados e elefantes, e atacou o Império pelo norte. Venceu todos os inimigos em seu caminho e de repente, sem que até hoje alguém saiba direito porque, parou diante de Roma, e ní£o a atacou no momento exato. O resultado desta indecisí£o: Cartago foi riscada do mapa pelos navios romanos.
Passamos por um lindo edifício: em 1754, um irmí£o matou o outro. O pai de ambos resolveu construir este palácio para abrigar uma escola, mantendo viva a memória de seu filho assassinado. Comento que, ao fazer isso, o filho assassino também seria lembrado.
– Ní£o é bem assim – responde Samil. – Em nossa cultura, o criminoso divide a culpa com todos que lhe permitiram cometer o crime. Quando um homem é executado, aquele que lhe vendeu a arma é também responsável diante de Deus. A única maneira de o pai corrigir que considerava seu erro, foi transformando a tragédia em algo que possa ajudar os outros: ao invés da vinganí§a que se limita ao castigo, a escola permitiu que instruí§í£o e a sabedoria pudessem ser transmitidas há mais de dois séculos.
Em uma das portas da antiga muralha há uma lanterna. Fathi comenta o fato de eu ser um escritor conhecido, enquanto ele ainda luta por reconhecimento:
– Aqui está a origem de um dos mais célebres provérbios árabes: “a luz ilumina apenas o estrangeiro.”
Digo que Jesus fez o mesmo comentário: ninguém é profeta em sua própria terra. Tendemos sempre a valorizar aquilo que vem de longe, sem jamais reconhecer tudo de belo que está ao nosso redor.
Entramos em um antigo palácio, hoje transformado em centro cultural. Meus dois amigos comeí§am explicar-me a história do lugar, mas minha atení§í£o foi completamente desviada pelo som de um piano, e comeí§o a segui-lo pelos labirintos do edifício. Termino em uma sala onde um homem e uma mulher, aparentemente alheios ao mundo, tocam a “Marcha Turca” a quatro mí£os. Lembro-me que alguns anos atrás vi algo semelhante – um pianista em um centro comercial, concentrado em sua música, sem prestar atení§í£o í s pessoas que passavam falando alto ou com o rádio ligado.
Mas aqui estamos apenas nós tríªs e os dois pianistas. Posso ver a expressí£o no rosto de ambos: alegria, a mais pura e completa alegria. Ní£o estí£o ali para impressionar nenhuma platéia, mas porque sentem que foi este o dom que Deus lhes deu para conversarem com suas almas. Por conseqüíªncia, terminam também conversando as almas de Adam, Samil, Paulo, e todos nós nos sentimos mais próximos do significado da vida.
Escutamos em silíªncio durante uma hora. Aplaudimos no final, e quando volto para o hotel, fico pensando na tal lanterna.
Sim, pode ser que ela apenas ilumine o estrangeiro, mas será que isso faz tanta diferení§a quando estamos possuídos por este gigantesco amor pelo que fazemos?
Próximo texto: 23.05.06
P.S: Estimado leitor,
Durante esta caminhada, que está enchendo minha alma de experiíªncias interessantíssimas, um dos momentos mais mágicos é quando chega a noite e posso ler os comentários no blog. Embora ní£o tenha como responder a todos, saibam que é muitíssimo importante para mim entender que ní£o estou só neste caminho. Muito obrigado pelo apoio e pelas palavras e idéias que estí£o sendo gravadas em meu coraí§í£o.
Paulo Coelho
Era una vez un sabio llamado Sidi Mehrez. Estaba muy irritado por el lugar donde vivía, una linda ciudad a la orilla del Mar Mediterráneo; los hombres y las mujeres vivían de manera depravada y el dinero era el único valor importante. Como Mehrez era también santo y hacía milagros, resolvió atar su bufanda alrededor de Túnez y arrojarla al océano.
Los edificios empezaron a caerse, el piso se levantó, los habitantes entraron en pánico al ver que estaban siendo empujados en dirección a la muerte. Desesperados, resolvieron pedir ayuda a un amigo de Mehrez, llamado Sidi Ben Arous. Ben Arous consiguió convencer al riguroso santo que interrumpiese la destrucción; pero desde entonces todas las calles de Túnez son inclinadas.
Camino por el bazar de esta ciudad africana, traído por el viento de esta preregrinación con la cual celebro los 20 años de mi camino de Santiago (1986).
Estoy con Adam Fathi y Samir Benali, dos escritores locales; a quince kilómetros están las ruinas de Cartago, que en un pasado remoto fue capaz de enfrentarse con la poderosa Roma. Discutimos la epopeya de Aníbal, uno de sus guerreros; los romanos esperaban una batalla marítima (las dos ciudades estaban separadas por apenas algunas centenas de kilómetros de mar), pero Aníbal enfrentó el desierto, cruzó el estrecho de Gibraltar con un gigantesco ejército, atravesó España, Francia, subió los Alpes con soldados y elefantes, y atacó al Imperio por el norte. Venció a todos los enemigos en su camino y de repente, sin que hasta hoy alguien sepa realmente por que, paró delante de Roma, y no la atacó en el momento exacto. El resultado de esta indecisión hizo que Cartago fuera tachada del mapa por los navíos romanos.
Pasamos por un lindo edificio: en 1754, un hermano mató al otro. El padre de ambos resolvió construir este palacio para abrigar una escuela, manteniendo viva la memoria de su hijo asesinado. Comento que, al hacer eso, el hijo asesino también sería recordado.
– No es bien así – responde Samil. – En nuestra cultura, el criminal divide la culpa con todos aquellos que le permitieron cometer el crimen. Cuando un hombre es ejecutado, aquel que le vendió el arma, es también responsable delante de Dios. La única manera del padre corregir lo que consideraba su error, fue transformando la tragedia en algo que pudiese ayudar a los otros: en lugar de la venganza que se limita al castigo, la escuela permitió que la instrucción y la sabiduría pudiesen ser transmitidas hace mas de dos siglos.
En una de las puertas de la antigua muralla hay una linterna. Fathi comenta el hecho de yo ser un escritor conocido, mientras él todavía lucha por reconocimiento:
– Aquí está el origen de uno de los mas célebres proverbios árabes: “La luz ilumina apenas al extranjero.”
Digo que Jesús hizo el mismo comentario: nadie es profeta en su propia tierra. Siempre tendemos a valorizar aquello que viene de lejos, sin jamás reconocer toda la belleza que está a nuestro alrededor.
Entramos en un antiguo palacio, hoy transformado en centro cultural. Mis dos amigos empiezan a explicarme la historia del lugar, pero mi atención fue totalmente desviada por el sonido de un piano y empiezo a seguirlo por los laberintos del edificio. Termino en una sala donde un hombre y una mujer, aparentemente ajenos al mundo, tocan la “Marcha Turca” a cuatro manos. Me acuerdo que algunos años atrás vi algo semejante – un pianista en un centro comercial, concentrado en su música, sin prestar atención a las personas que pasaban hablando alto o con las radios encendidas.
Pero aquí estamos apenas nosotros tres y los dos pianistas. Puedo ver la expresión en el rostro de ambos: alegría, la más pura y completa alegría. No están allí para impresionar a ninguna platea, sino porque sienten que este es el don que Dios les dio para que conversen con sus almas. Por consecuencia, terminan también conversando las almas de Adam, Samil, Paulo, y todos nosotros nos sentimos más próximos del significado de la vida.
Escuchamos en silencio durante una hora. Aplaudimos en el final, y cuando vuelvo para el hotel, me quedo pensando en la tal linterna.
Sí, puede ser que ella apenas ilumine al extranjero, pero será que eso hace tanta diferencia cuando estamos poseídos por este gigantesco amor por lo que hacemos?
Próximo texto: 23.05.06.
P.S: Caro lector,
En este camino que me está llenando el espíritu con experiencias interesantísimas, uno de los momentos más mágicos es cuando, durante la noche, puedo leer sus cometarios en el blog. Mismo que no pueda responder a todos, quiero que sepan que es muy importante para mi saber que no estoy solo en este camino. Muchas gracias por su soporte y por las palabras e ideas que seguirán grabadas en mí corazón.
Paulo Coelho
Il était une fois un sage nommé Sidi Mehrez. L’endroit oí¹ il habitait l’exaspérait, une belle ville au bord de la mer Méditerranée oí¹ hommes et femmes vivaient de faí§on dissipée et oí¹ l’argent était la seule valeur importante. Comme Mehrez était aussi un saint qui faisait des miracles, il décida d’encercler Tunis avec son écharpe puis la jeter í la mer.
Les immeubles commencèrent í tomber, le sol se souleva, les habitants se paniquaient en voyant qu’on les poussait vers la mort. Désespérés, ils décidèrent de demander de l’aide í un ami de Mehrez, nommé Sidi Ben Arous. Ben Arous réussit í convaincre le rigoureux saint d’arríªter la destruction ; mais depuis, toutes les rues de Tunis sont inclinées.
Je marche dans le bazar de cette ville africaine, porté par le vent de ce pèlerinage qui célèbre les vingt ans de mon parcours sur le chemin de Saint-Jacques (1986). Je suis avec Adam Fathi et Samir Benali, deux écrivains locaux ; í quinze kilomètres de lí se trouvent les ruines de Carthage, qui dans un passé lointain fut capable de tenir tíªte í Rome. Nous discutons de l’épopée d’Hannibal, un de ses guerriers. Les Romains s’attendaient í une bataille sur mer (les deux villes sont séparées seulement par quelques centaines de kilomètres de mer), mais Hannibal s’attaqua au désert, il traversa le détroit de Gibraltar avec une armée gigantesque, puis l’Espagne et la France, il escalada les Alpes avec des soldats et des éléphants puis attaqua l’Empire par le Nord. Il battit tous les ennemis qui croisaient son chemin puis, sans que l’on comprenne encore pourquoi, il s’arríªta devant Rome et n’ attaqua pas au bon moment. Résultat de cette indécision : Carthage fut rasée par les navires romains.
Nous passons devant un très bel édifice : en 1754, un homme tua son frère. Le père des deux décida de construire ce palais pour abriter une école, maintenant ainsi vivante la mémoire de son fils assassiné. Je commente qu’en faisant cela il a aussi maintenu la mémoire de son fils assassin.
-Ce n’est pas bien comme í§a – répond Samil. – Dans notre culture, le criminel partage sa culpabilité avec tous ceux qui lui ont permis de commettre le crime. Quand un homme est exécuté, celui qui lui a vendu l’arme est aussi responsable devant Dieu. Le seul moyen que le père avait de corriger ce qu’il considérait comme une erreur, fut de transformer une tragédie en quelque chose qui puisse aider les autres : au lieu de la vengeance qui se borne í punir, l’école a permis que le savoir et la sagesse puissent íªtre transmises pendant deux siècles.
Sur une des portes de l’ancienne muraille il y a une lanterne. Fathi parle du fait que je suis un écrivain connu alors qu’il lutte toujours pour la reconnaissance :
– Ici c’est l’origine d’un des proverbes arabes les plus célèbres : « la lumière n’illumine que l’étranger. »
Je lui dit que Jésus í fait le míªme commentaire : nul n’est prophète dans sa propre terre. Nous avons toujours tendance í valoriser ce qui vient d’ailleurs, sans jamais reconnaí®tre la beauté de ce qui nous entoure.
Nous entrons dans un palais ancien, aujourd’hui transformé en un centre culturel. Mes deux amis commencent í m’expliquer l’histoire des lieux, mais mon attention est complètement accaparée par le son d’un piano, et je commence í le suivre par les labyrinthes de l’édifice. J’arrive í une salle oí¹ un homme et une femme, apparemment hors du monde, jouent la « Marche Turque » í quatre mains. Je me rappelle qu’il y a quelques années j’ai vu quelque chose de semblable – un pianiste dans un shopping, complètement absorbé par sa musique, ne remarquant pas du tout les gens qui passaient en parlant fort ou avec des radios allumées.
Mais ici nous ne sommes que trois plus les deux pianistes. Je vois l’expression sur le visage des deux : joie, la plus pure et complète joie. Ils ne sont pas lí pour impressionner un public, mais parce qu’ils éprouvent que Dieu leur a donné ce don pour qu’ils puissent parler aux í¢mes. Par conséquent, ils finissent aussi par parler avec les í¢mes d’Adam, Samil, Paulo et nous nous sentons tous plus proches du sens de la vie.
Nous écoutons en silence pendant une heure. Nous applaudissons í la fin, et, de retour í mon hí´tel, je pense í la lanterne.
Peut-íªtre n’illumine-t-elle que l’étranger, mais cela compte-t-il quand nous sommes possédés par ce gigantesque amour de ce que nous faisons?
Le prochain texte sera mis en ligne le 23 Mai 2006
P.S: Cher lecteur,
Pendant ce cheminement, qui remplit mon í¢me d’expériences très intéressantes, un des moments les plus magiques c’est lorsque, le soir venu, je lis les commentaires sur le blog. Míªme si je ne peux pas vous répondre í tous, je veux que vous sachiez qu’il est très important pour moi de savoir que je ne suis pas seul sur ce chemin. Merci beaucoup de votre soutien et pour les mots et les idées qui maintenant sont inscrites dans mon coeur.
Paulo Coelho
Catalina la Grande, de Rusia, recibe en pleno invierno algunas cajas de naranjas recién cosechadas. Un billete dice que vinieron de un puerto lejano, parte de su imperio. “Vea de lo que somos capaces: pero necesitamos de su ayuda para crecer.” Impresionada, la emperatriz de todas las Rusias, manda una cantidad enorme de dinero, para que el tal puerto pueda desarrollarse más todavía.
La verdad es que las naranjas habían sido traídas de otros países, a través del Mar Negro. Sin decir mentiras, el billete para la emperatriz, tampoco explicaba toda la verdad. Pero, como vine a aprender ni bien desembarqué allí, continuando los 90 días que me propuse de peregrinación por el mundo sin destino definido, la frase más oída en la ciudad es: “Odesa es así”
Cuando resolví viajar, sabía que precisaba de por lo menos un compromiso oficial por semana. Eso me ayudaría a resistir la tentación de interrumpir el camino por la mitad y volver para Brasil antes de la hora. En este caso, acepté venir a Ucrania por invitación del gobierno, para el foro sobre los 20 años del desastre atómico de Chernobyl. El evento duraría apenas una tarde y el viento estaba llevándome para Ucrania, por lo tanto decidí quedarme una semana más allí. Cuando me preguntaron que deseaba hacer, expliqué que estaba teniendo encuentros “sorpresa” con mis lectores, normalmente avisando con apenas dos o tres días de anticipación. Dónde sería el tal encuentro?
– Odesa – respondi.
Todos parecieron muy sorprendidos. Por qué Odesa? Contesto que conocí Sergey Kostin, que tuvo un proyecto seleccionado por la Fundación Schwab (de la cual soy miembro del directorio). En los encuentros en Davos (la fundación está ligada al Foro Económico Mundial) yo me sentía impresionado con aquel ucraniano que, sin hablar inglés, conseguía mostrar su proyecto y sensibilizar a los hombres de negocios que frecuentan Davos. Sergey insistía en que yo debía conocer su ciudad; como estaba siendo guiado por impulsos y señales, creí que había llegado la hora. Manteniendo la tradición que había empezado en Puente la Reina, pedí al librero local que organizase una fiesta/noche de autógrafos, para 50 lectores elegidos a través de sorteo.
Um amigo nos prestó su avión. Cuando desembarcamos, mi representante en Rusia me pidió para ver la tal invitación de la fiesta, y certificarse que estaba todo bien. Veo sus ojos de espanto.
– Pero no tiene fecha, ni local ni hora!
– Odesa es así – responde el librero. – Los que recibirán la invitación telefonearán 3 horas antes y recibirán las informaciones necesarias. Si supiesen antes, tendremos muchas entradas falsificadas.
Creemos que no irá nadie, pero le pido a Natasha, que no se preocupe, no tenemos ninguna expectativa, es parte de la aventura. Visito la escalinata donde sucede la escena mas fuerte de la película “Acorazado Potemkim”, de Eisenstein. La fiesta es un éxito, aunque, como Odesa es así, realmente aparece mucha más gente de la esperada. El librero me presenta a un hombre gigantesco, a quien le gustaría hacer mi escultura.
Ya recibí este tipo de propuesta. Jamás acepté porque sé lo que significa quedarse días posando, y pretendo volver para Kiev al día siguiente. Pero el librero insiste
– Apenas una hora. Odesa es así.
Es la Pascua Ortodoxa, un día importante para la cristiandad. Siento que debo aceptar apenas para darle el placer, no podré quedarme más de una hora, viajamos enseguida para Kiev. Voy a su estudio con algunos amigos. Alexander Petrovich Tokarev, ese es el nombre del escultor, dice que pasó la a noche en claro rezando en la iglesia, (una costumbre ortodoxa). Aún sin dormir, comienza el trabajo. Yo estoy un poco ansioso: conseguirá algo en tan poco tiempo? Está sudando a mares, sus manos no paran, pero sus movimientos son precisos, una especie de ballet espiritual. Me quedo mirando sus trabajos a mi alrededor, su genialidad y su talento. Entiendo su amor, y su capacidad de realizar cosas que aparentemente son imposibles. Allí, una vez más, me fue recordado que cuando se desea algo, todo el Universo conspira a favor.
Al final de una hora la escultura está lista. Pero porqué debo sorprenderme? Odesa es así!
(*)Las fotos del trabajo pueden ser vistas clicando en Galeria de Fotos
Próximo texto: 19.05.06.
P.S: Caro lector,
En este camino que me está llenando el espíritu con experiencias interesantísimas, uno de los momentos más mágicos es cuando, durante la noche, puedo leer sus cometarios en el blog. Mismo que no pueda responder a todos, quiero que sepan que es muy importante para mi saber que no estoy solo en este camino. Muchas gracias por su soporte y por las palabras e ideas que seguirán grabadas en mí corazón.
Paulo Coelho